Responsable WP1

Notre projet, qui fait partie du programme PESCAO vise principalement à appuyer la production d’avis scientifiques sur l’état des stocks des espèces demersales pour servir la gestion des pêches et ainsi permettre l’exploitation halieutique durable des eaux sous juridiction nationale (ZEE) des pays partenaires. .
Sur cette première année nous nous sommes d’abord découverts en Mars à la réunion de démarrage du projet, du 5 au 8 mars au Sénégal. Nous avons pu détailler les travaux à venir et partager avec les commissions sous régionales (CPCO et CSRP) et les institutions régionales (CEDEAO et UEMOA) nos objectifs et notre calendrier prévisionnel. Ce fut aussi l’occasion de rencontrer les représentants des projets GREPPAO et FAO sélectionnés dans le même appel d’offre PESCAO.
Dans le cadre du WP3 un système de suivi des pêcheries artisanales a été mis en place sur les cas d’étude Guinée/ Guinée Bissau. 20 GPS ont été déployés sur des pirogues de pêche artisanales sur les ports de Kamsar et Katcheck en Guinée et Cacine en Guinée Bissau. Un système de récolte des données de débarquement de ces pirogues a été mis en place en parallèle. Mohamed Soumah, du CNSHB, a assuré la mise en place du protocole de collecte de données et la formation des enquêteurs du CIPA et du CNSHB lors d’une mission en Guinée-Bissau en Avril. Mohamed a effectué ensuite une seconde mission pour évaluer lae mise en place effective du suivi et faire les ajustement nécessaires.
En Avril, Jérôme Guitton a été présenter le projet à la réunion de démarrage du projet FAO sélectionné dans le cadre de l’appel d’offre PESCAO (Ghana 24-27 Avril 2019)
Toujours dans le cadre du WP3, une mission de coopération avec le Sénégal (CRODT – Modou Thiaw) a eu lieu. Nos collègues du CRODT sont venus en Guinée pour profiter de l’expérience du CNSHB et pour essayer de mettre en place un suivi similaire dans la région de Kayar. Enfin Mohamed Soumah est venu en France du 22/06 au 6/07 pour mettre en place les outils de bancarisation et de valorisation de ces données. Nous avons pu travailler aussi avec Marie-Pierre Etienne d’Agrocampus Ouest et Nicolas Bez (IRD) à la mise en place d’outils de prédictions d’opération de pêche à partir de la forme des trajectoires. L’idée est de pouvoir obtenir des données d’effort de cette pêche artisanale à partir des données GPS. Suite à cette mission, le CNSHB a mis en place une série d’observations des opérations de pêche à bord des pirogues équipées de GPS afin d’alimenter le modèle d’apprentissage. Dans le cadre du WP4, et lors de campagne annuelle d’évaluation démersale, le CNSHB a procédé à la collecte de données de phytoplanctons.
Dans le cadre du travail sur l’identification des stocks (WP1) un groupe de travail sur la collecte de données biologiques a eu lieu du 27 au 30 Août à Nouakchott. Ce groupe a été animé par nos collègues de l’IEO (grand merci à Eva Garcia Isarch et José F. Gonzalez Jiménez) et co-organisé avec l’aide de l’IMROP (merci Beyah). Ce groupe a permis de mettre en place un protocole de collecte de données biologiques qui vont permettre de mieux définir les aires de répartitions des stocks des espèces démersales sélectionnées dans le cadre de DEMERSTEM.
Concernant les formations longues prévues dans le cadre de DEMERSTEM, nous avons reçu 5 doctorants à Agrocampus Ouest pour environ 4 mois. Ce laps de temps a permis aux candidats qui avaient été sélectionnés par le comité de pilotage de suivre des cours du Master Sciences Halieutique et Aquacoles d’Agrocampus Ouest (SIG, Statistiques, gestion des pêches …). Ils ont pu aussi interagir avec leurs co-encadrants d’Agrocampus Ouest (Didier Gascuel pour les sujets en liens avec la dynamique des stocks et Olivier Le Pape pour les thématiques habitats essentiels). Ato Ekuban de la fisheries division au Ghana est aussi venu 2 mois pour interagir sur la définition des habitats essentiels dans la zone Ghana/Côte d’ivoire et pour essayer d’aaméliorer sa compréhension du français.
En Septembre, notre personne ressource en charge du projet à la délégation européenne au Nigeria a quitté son poste. Elle est retournée au Danemark. Merci à Théa pour son aide dans les questionnements des fois un peu difficile des règles des projets européens.
Dans le cadre du WP4, Priscilla Licandro de la station zoologique de Naples a embarqué à bord de l’El Awam pour la campagne scientifique de Novembre 2019.
Elle a pu mettre en place la collecte de données notamment sur le plancton et les méduses.
Dans le cadre de ce projet, nous proposons de constituer une base de données régionale des données de campagnes sur le modèle de ce qui a été fait pour le projet « ressource » de l’UEMOA. La constitution de cette base et les outils d’extractions que l’on pourra y adjoindre permettront de rendre facilement exploitables les séries qui existent. Selon les conditions d’accessibilité à définir lors du projet, les données pourront aussi être directement fournies par cette base.
Nous proposons dans DEMERSTEM de favoriser cette agrégation de données en fournissant un certain nombre de services en retour de la mutualisation des données :
L’identité des stocks des espèces sélectionnées dans les différents cas d’études sera étudiée en suivant une approche holistique. Nous mettrons en œuvre des techniques complémentaires :
Une fois la collecte et l’agrégation des données et l’analyse de l’identité des stocks réalisés, l’évaluation des stocks pourra être menée à bien.
Plusieurs méthodes seront mises en œuvre selon le type de données disponibles. Nous envisageons dans un premier temps de généraliser les méthodes utilisées par Meissa et al 2017.
Ensuite, les partenaires évaluerons des méthodes alternatives ou complémentaires, adaptées aux traits de vie des espèces (ie : méthodes ad hoc pour les espèces à vie courte) ou à la quantité limitée de données disponibles (ie : méthodes spécifiques, data-limited stocks (DLS) – pour les stocks à données limitées…)
Le renouvellement des ressources marines exploitées résulte non seulement de l’importance de la biomasse féconde mais aussi des habitats au sein desquels se réalisent les phases successives de leur cycle de vie. La dynamique des populations marines, très spécifique si on la compare à celle des espèces terrestres ou d’eau douce, allie forte fécondité et succès très fluctuant des produits de la ponte, en lien avec une forte dépendance vis-à-vis des conditions environnementales Ces aléas de survie rendent ces ressources particulièrement sensibles à la qualité de leurs habitats successifs au cours de leur cycle de vie. Notamment, le renouvellement des populations dépend fortement au stade juvénile d’habitats spécifiques de nourriceries, situés en zone très côtière pour une forte proportion des ressources exploitées. Lors de la reproduction, la concentration des adultes sur des frayères est elle-aussi très forte, ces habitats étant par contre moins fréquemment situés à proximité immédiate du littoral.
La gestion des ressources halieutiques ne passe donc pas uniquement par un contrôle de l’effort de pêche et des captures, mais aussi par une prise en compte des habitats halieutiques essentiels. Cette forte dépendance permet d'expliquer que l’altération, la dégradation et la destruction des habitats côtiers, par la pêche mais aussi du fait d’autres activités anthropiques, sont l’une des principales causes de diminution des espèces marines exploitées. La réduction de leur surface ou la diminution de leur qualité affectent le recrutement et la taille de ces populations. Il n’en reste pas moins que le degré de connaissances nécessaires pour 1) identifier les zones fonctionnelles essentielles au renouvellement des ressources halieutiques en milieu côtier, et 2) quantifier la plus-value qu’apporterait leur protection face à un large panel de menaces anthropiques en terme renouvellement de ces ressources, reste très insuffisant, a fortiori sur les côtes ouest-africaines. C’est à cet objectif que se propose de répondre ce WP. Il aura pour but de collecter les informations disponibles qui permettent d’identifier les nourriceries et frayères côtières et de développer par des approches de modélisation d’habitats des cartes quantitatives.
Liste des actions prévues :
Comme nous l’avons préalablement noté, une des difficultés dans le processus d’évaluation de stock est l’obtention de données sur les activités de pêche et notamment le suivi des pêcheries démersales côtières. Or, l’impact de ces flottilles sur les stocks en général et notamment au sein des habitats essentiels, est déterminant dans la durabilité de l’exploitation des stocks. Ce WP3 va nous permettre de mettre en place de nouvelles technologies pour affiner et aider au suivi des activités de pêche des flottilles artisanales.
Le projet DEMERSTEM est orienté vers l’amélioration de l’approche monospécifique. Néanmoins, aujourd’hui, la communauté scientifique est consciente des limitations de cette approche et la prise en compte de l’écosystème dans son ensemble, en intégrant les interractions trophiques entre compartiments de la biocénose, est une necessité.
Prendre en compte l’approche écosystémique, classiquement dans le domaine des pêches, c’est avant tout étudier les relations entre les différents groupes de proies et de prédateurs de l’écosystème.
De plus, l’environnement marin Ouest Africain est exposé au changement climatique, avec des prédictions qui anticipent des modifications significatives du milieu et des interactions trophiques. Ces modifications vont altérer la productivité des espèces exploitées. Les évolutions en cours semblent favorables à la prolifération des méduses, qui vont représenter une pression supplémentaire sur les stocks d’espèces démersales, dans la mesure où elles sont des prédateurs des œufs et des larves de poisson et des compétiteurs pour la nourriture des juvéniles de poisson.
Nous proposons 4 approches afin de prendre en compte la complexité des écosystèmes demersaux, afin d’améliorer l’évaluation des effets de changements des habitats côtiers (évolutions liées au changement climatique et aux pressions anthropiques) sur la variabilité des stocks exploitées.
Derrière ces instituts ce sont plus de 30 chercheurs qui collaborent pour mettre en oeuvre le projet